Introduction

Que signifie et que recouvre « lire »

Selon Larousse, « lire » signifie :

  1. Reconnaître les signes graphiques d'une langue, former mentalement ou à voix haute les sons que ces signes ou leurs combinaisons représentent et leur associer un sens.
  2. Prendre connaissance du contenu d'un texte par la lecture. 


Pour pouvoir lire, il faut donc

  • connaître les signes écrits (graphèmes),
  • pouvoir associer chaque graphème à un son (phonème)
  • pouvoir relier les différents phonèmes dans un mot,
  • afin de décoder (déchiffrer) le message écrit
  • et en comprendre le sens.
     

Que signifie et que recouvre « écrire » ?

Selon Larousse « écrire » signifie

  1. Tracer les signes d'un système d'écriture, de représentation graphique des sons d'un langage, de la parole.
  2. Former les lettres, les signes, avoir tel ou tel type d'écriture, employer tel ou tel système d'écriture.
  3. Orthographier correctement. 

Pour pouvoir écrire, il faut donc

  • être capable de décomposer un mot en sons séparés (phonèmes)
  • être capable d'associer un signe écrit (graphème) à chaque phonème
  • connaître certaines règles d'orthographe
  • afin de transcrire (encoder) son langage oral sur papier,  
  • et ainsi le conserver pour soi-même ou pour les autres. 
     

Que signifie et que recouvre « apprendre » ? 

Selon Larousse « apprendre » signifie :

  1. Acquérir par l'étude, par la pratique, par l'expérience une connaissance, un savoir-faire, quelque chose d'utile.


Quand on parle d'« apprendre », on fait donc une distinction fondamentale entre la connaissance (savoir) et la compétence (savoir-faire)

Cette distinction fondamentale dans l'apprentissage est également très importante lorsqu'on réfléchit à la manière dont quelqu'un apprend. 

  • Quand quelqu'un acquiert des connaissances, il le fait principalement en écoutant, en observant et en étudiant.
  • Lorsqu'une personne acquiert des compétences, elle a besoin avant tout de pratique et d'exercice.

Savoir lire est une compétence. 

C'est pourquoi nous devons veiller, lors de l'enseignement, à ce que chaque apprenant puisse faire suffisamment de pratique et d'exercices.  

 

Comment organiser la pratique et les exercices pour tout le monde alors qu'il y a beaucoup de participants dans un cours ?

Une bonne organisation des cours est fondamentale.

La méthode d'alphabétisation IMPACT accorde une grande importance aux exercices individuels. Après une introduction en classe, chaque participant doit faire des exercices dans le syllabaire, et ce, individuellement.

Comment l'animateur peut-il s'assurer que chaque participant a fait les exercices correctement ?

Il est important de procéder à une correction ultérieure. Celle-ci peut avoir lieu en classe ou être effectuée par l'animateur après le cours. 

Cependant, il est plus important que les participants aient compris et assimilé le contenu de l'apprentissage. Si un participant n'a réussi qu'une partie des exercices dans la partie donnée, il aura appris davantage que s'il avait recopié correctement les solutions des exercices dans son cahier sans être parvenu lui-même à ces solutions.

Comprendre et saisir est plus important que recopier une solution correcte. 

 

À quoi l'animateur doit-il encore faire attention lorsqu'il transmet des compétences ?

Pensons à l'apprentissage de la marche chez les enfants, qui est également une compétence. Que font les parents ? Ils encouragent leur enfant, souvent avec des mots tendres. Ils le laissent tomber. Tous les parents savent que tomber et se relever font partie de l'apprentissage de la marche. Les parents comptent les pas que leur enfant fait seul. Mais aucun parent ne compte le nombre de fois où son enfant tombe. 

Les animateurs doivent procéder de la même manière dans les cours d'alphabétisation : 

  • Le mot d'ordre est d'encourager.
  • Les erreurs font partie du processus d'apprentissage.
  • Un animateur doué pour l'enseignement compte les pas et les progrès, pas les erreurs.

Pensons aux auto-écoles. Certains moniteurs veulent gagner beaucoup d'argent. C'est pourquoi ils acceptent beaucoup de candidats. La plupart des candidats passent leur temps assis à l'arrière de la voiture et regardent quelqu'un d'autre conduire. Qu'apprennent-ils ainsi ? Très peu de choses ! Seule la personne au volant est en train d'apprendre. Malheureusement, le temps disponible est souvent trop court. Ceux qui réussissent l'examen du permis de conduire sont ensuite autorisés à conduire. Mais cela ne signifie pas pour autant qu'ils savent vraiment conduire. 

Apprendre à lire présente un avantage décisif par rapport à l'apprentissage de la conduite automobile : il n'est pas nécessaire de disposer d'une voiture pour chaque participant afin que tous puissent conduire en même temps. (De plus, il n'y a pas d'accidents de voiture avec des blessés.) Les exercices individuels dans le cahier suffisent pour que chacun soit actif, pour ainsi dire, que chaque participant prenne le volant de son apprentissage et que tous puissent travailler en même temps. 

Lorsqu'il enseigne, l'animateur doit donc garder à l'esprit les points suivants

  • On apprend davantage lorsqu'on « tient soi-même les rênes ».
  • Tous les participants doivent avoir la possibilité de faire des exercices en même temps. 

 

« On ne peut lire un mot qu'une seule fois. »

Veuillez activer le son !

Souvent, en cours d'alphabétisation dans quelques pays, les participants viennent à tour de rôle au tableau et « lisent » à haut voix les mêmes mots ou la même phrase (comme dans l'exemple vidéo). 

Seriez-vous capable, dans un tel cours, de venir au tableau pour lire les mots à haute voix ? Dans la vidéo , vous pouvez voir comment le professeur vous l'a lu en chinois.

> Oui !

Vous savez donc lire le chinois ?

> Non !

Cet exemple permet de comprendre facilement que cet exercice devant la classe n'est pas une question de « lecture », mais plutôt de « répétition » de ce qui a déjà été dit. 

D'où l'expression : « On ne peut lire un mot qu'une seule fois ». La deuxième fois, on se contenterait de le répéter. Cela signifie que la deuxième fois, il est possible que le participant lise le mot à voix haute, mais en règle générale, il se contentera de le répéter.

Même si la lecture à voix haute par la classe restera une partie de l'enseignement, cela ne doit pas être le seul exercice de lecture. 

Il est important que chaque apprenant lise silencieusement des mots, des phrases et des textes et en comprenne le sens.

 

Méthode phonétique ou méthode d'épellation

Il y a déjà 500 ans, Valentin Ickelsamer s'est demandé quelle était la meilleure méthode pour enseigner la lecture. 

Il est arrivé à la conclusion suivante : ce n'est pas le nom des lettres qui est prononcé lors de la lecture, mais leur son.

Cette méthode s'est imposée dans le monde entier au cours du siècle dernier. 
La méthode d'épellation encore utilisée dans certains pays, est moins appropriée et complique l'apprentissage de la lecture. Malheureusement, la méthode d'épellation est encore utilisée dans de nombreux cours d'alphabétisation, alors que la méthode phonétique est particulièrement adaptée aux langues locales phonétiques. Des formations continues sur les méthodes d'apprentissage de la lecture appropriées sont nécessaires de toute urgence.

La méthode phonétique devrait être la base d'un enseignement moderne de l'alphabétisation, en particulier dans les langues indigènes phonétiques. 

Dans la méthode phonétique on utilise les SONS des lettres au lieu des NOMS des lettres.

 

Méthode phonétique ou méthode syllabique

La méthode syllabique était souvent associée à la méthode d'épellation. Les participants devaient en effet apprendre à prononcer deux lettres ensemble. C'est pourquoi on enseignait souvent des syllabes composées d'une consonne et d'une voyelle. 

La méthode phonétique est toutefois la base essentielle pour lire des mots inconnus, même avec de nouvelles combinaisons de lettres.

D'où la recommandation suivante : mettre l'accent sur la méthode phonétique. 

La méthode syllabique en complément, elle est particulièrement adaptée pour améliorer la fluidité de la lecture. 

 

Motricité / Séquence de mouvements lors de l'écriture des lettres

Dans les cours d'alphabétisation, on enseigne généralement l'écriture en lettres d'imprimerie plutôt qu'en cursive. C'est tout à fait normal. L'écriture en lettres d'imprimerie peut également constituer une bonne base pour développer une écriture manuscrite personnelle. Oui, dans certains pays, les écoles publiques n'enseignent pas l'écriture cursive, mais uniquement l'écriture en lettres d'imprimerie.

Il faut toutefois veiller à ce que les lettres d'imprimerie soient écrites selon un mouvement approprié qui, avec le temps, facilite une écriture rapide et fluide.
Il faut également garder à l'esprit que la forme d'une lettre est plus facile à mémoriser lorsqu'elle est associée au mouvement.
 

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